Cassons les structures des Nazis!
Après un virement à droite dans toute l´Europe, qui a mené à  une  situation
dans laquelle des  coalitions  du  centre/droite  ont  pris  le  relais  des
gouvernements  sociaux-démocrates  dans  beaucoup  de  pays,  les  élections
législatives s´annoncent en Allemagne. Gouvernement et opposition ne  mènent
que des fausses batailles, le  « milieu »  en  politique  est  maintenant  à
droite. Les exigences et les paroles  des  extrémistes  de  droite  se sont
incarnés dans les partis établis et ont ainsi — d´une  manière  considérable
— contribué à la légitimation  progressive  des  orientations  de  l´extrême
droite. Le nombre d´exemples de populismes de droite dans  la  politique et
de rhétoriques dévalorisant envers des immigré(e)s n´ont pas  diminué après
les débats sur  l´interdiction  du  NPD  (Parti  National  d´Allemagne).  On
rappellera simplement la campagne raciste de la CDU/CSU  contre  la  double-
citoyenneté, par exemple, le débat à l´initiative du  chef  de  la  fraction
CDU Merz sur  la  nécessité  d´une  “culture  d´orientation  allemande”,  au
candidat principal du CDU en Rhénanie-du-Nord-Westphalie,  Jürgen  Rüttgers,
qui faisait campagne contre les immigrés,  sous  le  slogan  « Kinder  statt
Inder » (« des enfants au lieu  des  Indes »)  et  également  le  traitement
plutôt léger ou insouciant du le passé nazi par le gouvernement rouge-vert. 
Il est prévisible que des hommes  et  des  femmes  politiques  de  tous les
partis vont activer les ressentiments racistes dans la population  et mener
leur campagne dans le contexte du débat sur la  sécurité,  au  détriment de
groupes déjà privés de leurs droits, comme, par exemple,  les  réfugiés.  La
“loi sur la limitation de l´immigration” et  les  lois  anti-terroristes du
ministre de l´intérieur Otto Schily ne seraient pas  les  dernières  mesures
avec lesquelles “non-Allemands” seront discriminés. A cause  des  ces lois,
il devient encore plus difficile pour  les  réfugiés  d´obtenir  l asile en
Allemagne; les regroupements de familles sont déjà presque impossibles. Des
critères économiques déterminent qui à le  droit  d´entrer:  uniquement les
étrangers “utiles” sont le bienvenue, pour tous les  autres,  la  forteresse
Europe doit rester inaccessible.  Les  soi-disant  “lois  anti-terroristes”,
qui attendaient dans les tiroirs  des  experts  allemands  de  la  politique
sécuritaire et ont enfin pu être  sorties  de  là  après  le  11  septembre,
ouvrent la porte à la précipitation et  au  racisme  encouragé  par  l´Etat:
tous les hommes arabes entre l´âge de 15 et 35  ans  sont  considérés comme
des terroristes potentiels.
Et Rathenow dans tout cela?
A l´échelle locale, la situation est encore plus grave qu´à l´échelle des
Länder ou au niveau national. A travers tout le paysage des partis
politiques, les manières de penser racistes, l´hostilité envers les
étrangers et l´indifférence face aux structures des extrémistes de droite
représentent la règle. La ville de Rathenow, dans le Brandenbourg, en est
un exemple.
Il ne suffit pas que les réfugiés aient déjà très peu d´espoir de pouvoir
rester légalement en Allemagne et que l´expulsion et le renvoi au pays,
synonyme parfois de mort et de torture, est une menace quotidienne. Etant
logés très loin du centre de la ville, il leur est presque impossible de
participer à la vie culturelle et sociale. De potentiels visiteurs de la
cité sont intimidés par les gardiens, parmi lesquels se trouvent aussi des
membres de la camaraderie de Rathenow: ces gardiens de l´ordre auto-
proclamés contrôlent chaque pièce d´identité et notent exactement qui
reçoit des visiteurs. Ici aussi des lois spécifiques et discriminatoires
s´appliquent comme, par exemple, la limitation de la liberté d´action à
travers “l´obligation du résidence” qui interdit toute sortie de
l´arrondissement. Les réfugiés ne reçoivent pas de permis de travail et
seulement 40 E en espèce par mois; ils ne peuvent faire leurs courses
qu´avec des bons (avec une valeur de 70 % du niveau normal du RMI?) dans
certains des Länder. 
Les habitants  de  Rathenow  réagissent  d´une  manière  défavorable, voire
ouvertement raciste; des actes de violence des extrémistes  de  droite  sont
ignorés par le public et l on critique la résistance contre  ces  actes.  En
février   2000,   lors   de   la   publication   d´un   mémorandum   de la
« Flüchtlingsinitiative » (« initiative pour les  réfugiés ») dans  laquelle
elle demandait le déplacement des réfugiés vers une autre ville et  accusait
les politiciens d être incapables de changer une situation  intolérable,  on
s´est rapidement rendu compte de là où se trouve l´ennemi: le  directeur  de
la Flüchtlingsinitiative en Brandenbourg, Christopher  N´So  a  été  attaqué
massivement et diffamé comme un trafiquant de drogue et un criminel. 
Depuis la chute du Mur, une organisation de Néonazis  prête  à  utiliser la
violence est active à Rathenow. A plusieurs reprises  pendant  l´année,  des
non-Allemands et des gens qui sont de gauche  ou  non-conformistes  ont été
attaqués. Pour les victimes, ces rencontres finissent dans  la  plupart des
cas à l´hôpital; très peu de plaintes contre ces attaques ont  été  portées.
Une des plus grave attaque en Brandenbourg s´est produite en  1998  dans la
ville de Rhinow, proche de Rathenow: un vigile de  nationalité  étrangère  a
refusé l´entrée à un bal  à  un  groupe  d´extrémistes  de  droite  venu de
Rathenow. Les bagarreurs fascistes l´ont ensuite battu  avec  une  barre de
fer jusqu´au coma. 
Dès 2000, on peut observer une politisation et une  organisation  croissante
de la scène néonazie de  Rathenow:  les  quatre  camaraderies  existantes  à
l´origine “White Warriors Rathenow”,  “Camaraderie  Rathenow”,  “Combattants
ariens” et “Camaraderie Hauptvolk (du peuple principal)” se sont  alliés  et
se sont nommées “Hauptvolk”. Leur lieu de rencontre préféré est le bar nazi
“Don Promillos  Pony  Bar”  dans  la  Großen  Milower  Straße.  Des  pseudi-
discussions idéologiques y ont lieu, on publie une lettre  d´information  de
la camaraderie, et on mène des actions lors de la journée à  la  mémoire  de
Rudolf Hess ou le jour commémoratif des héros. 30 camarades de Rathenow  ont
participé au défilé du NPD le 1er décembre 2001 à Berlin. De plus  en plus,
les Néonazis comptent sur l effet de leur propagande et  l´agitation  auprès
des adolescents; leur travail de relations publiques a  désormais  pour but
de susciter des sympathies dan
s la population. 
La presse régionale relativise la situation  depuis  plus  de  10  ans. Les
actes à motivation  raciste  et  fasciste  ont  été  et  continuent  à être
décrits comme une bagatelle sans importance et  présentés  comme  des actes
uniques commis par des adolescents en proie à l ennui. 
Lors la production d´un reportage pour le  télé-magazine  d´ARD  “Kontraste”
sur l´extrême droite et l´hostilité  face  aux  étrangers,  dans  lequel  on
interviewait — parmi d´autres — le directeur d´une école et un  néonazi, un
éclat s´est produit: le  directeur  niait  systématiquement  l´existence  de
l extrémisme de droite dans son école, malgré le fait que  la  majorité  des
membres de la camaraderie “Hauptvolk” était d une façon évidente des  élèves
ou des anciens élèves de son école. Un membre de la camaraderie était actif
dans le Conseil des élèves et entraînait une équipe  de  volley-ball.  Parmi
les professeurs, il était très aimé, en dépit de  son  attitude  raciste  et
fasciste.  Dans  ce  reportage,  la  xénophobie  de  beaucoup  d´adolescents
devenait aussi claire  que  l´ignorance  et  la  sympathie  silencieuse  des
adultes. La population a réagi sans délai: les journalistes de ARD  ont été
attaqués massivement, leurs recherches ont été présentées  comme  irréelles.
Rathenow contre le reste du monde…une manifestation  spontanée  contre la
violence de l´extrême droite et pour la tolérance a rapidement pris le tour
d une protestation contre “Kontraste” dans laquelle  la  “Volksgemeinschaft”
(communauté du peuple) se donnait encore une fois des coups sur l´épaule.
Le fait que  la  ville  de  Rathenow,  autorités  incarnés  avant  tout par
l´ancien maire Lünser (Pro  Rathenow)  et  son  ex-adjoint  Seeger  (CDU) -
devenu maire entre-temps -, n´ait pas réagi du tout au début, à  contre‑c?ur
ensuite, est symptomatique de la situation des nouveaux Länder. La  campagne
“Rathenow est tolérant —  ensemble,  l´un  pour  l´autre”  initiée  par des
femmes et des hommes politiques locaux et par des entreprises  de  la ville
représente un projet qui n´a pour but que de calmer la  mauvaise  conscience
de ses membres; elle n´a produit aucun  résultat.  Pas  de  surprise  — qui
devrait  participer  à  ce  projet?   A   travers   son   silence   et ses
relativisations de la situation, la  politique  communale  a  encouragé les
extrémistes de droite pendant des années, les cas ne sont pas  rares  où la
construction de structures  nazies  a  été  effectuée  avec  le  soutien de
l´Etat. Les victimes ont été chassées et exclues, les anti-fascistes — déjà
peu nombreux —  ont  été  criminalisés;  les  gauches  sont  confrontées au
reproche d´avoir causé du mal à la réputation de la ville. 
Jusqu´à présent, la situation  a  peu  changé.  A  l´unité  spéciale  de la
police, “Mega” (unité d´action mobile  contre  la  violence  et  l´hostilité
envers les étrangers), s est ajoutée une deuxième  unité  spéciale,  “Tomeg”
(mesures contre les auteurs de violence  extrémiste),  qui  s´est  également
impliquée dans la bataille contre la gauche. Dans le cadre  de  la  campagne
pour les élections municipales du février 2002, les  femmes  et  les  hommes
politiques voulaient idéaliser leur  ville  brune  comme  un  centre  de la
tolérance. Apparemment, la population ne peut montrer sa tolérance que dans
une seule direction: Rathenow reste toujours un centre nazi. 
Organisez la résistance anti-fasciste!
A travers diverses actions, comme, par exemple, en faisant des courses
d´une manière antiraciste (c´est-à-dire changer des bons contre de
l´espèce) et une manifestation spontanée après l´agression de deux
Soudanais en novembre 2001, les jeunes de la gauche essaient d´attirer
l´attention des femmes et hommes politiques et de la population sur la
domination de la droite à Rathenow et sur le consensus raciste des Néonazis
dans la ville. 
Avec notre manifestation, nous voulons  montrer  que  nous  ne  sommes  plus
prêts à supporter et à tolérer cet “état normal”. Venez tous! 
Pour une culture de  jeunesse  émancipée  et  anti-fasciste  à  Rathenow  et
ailleurs! 
Manifestation anti-fasciste à Rathenow
le 15 juin 2002
à 14 h/Duckerplatz (près de la gare)
Lieu de rencontre à Berlin: 12:00 h, Alexanderplatz, voie ..
Recommandation d´un livre: si vous voulez savoir  plus  sur  les  structures
nazies à Rathenow: sur www.inforiot.de vous pouvez trouver  la  brochure  de
recherche  “Garçons  du  Havelland  —   Extrémisme   de   droite   dans le
Westhavelland 2001 — analyses, reportages, images”. 
Les organisations suivantes appellent à la manifestation:  Antifa  Havelland
/ Falkensee, Antifaoffensive Westhavelland, Antifaschistische Aktion  Berlin
(AAB), Flüchtlingsinitiative Brandenburg, JungdemokratInnen  /  Junge Linke
Berlin + Brandenburg, JungdemokratInnen / Junge Linke Rathenow 
Soutenu par:  [antifanews] — antifaschistisches Informationssystem für
BerlinBrandenburg, Antifaschistische Aktion Eberswalde [AAEW],
Antifaschistische Aktion Neuruppin, Antifaschistische Aktion Potsdam
(AAPO), Autonome Antifa Nordost (Berlin), Autonome Antifa Schwerin,
Jugendantifa Marzahn (Berlin), Jugendantifa Neuruppin (JAN), Jusos Berlin-
Steglitz / Zehlendorf, PDS Rathenow, Rote Antifa Reinickendorf (Berlin)